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Boostez votre interculture d’été : embarquez avec la cameline

20 mai 2025

Encore peu cultivée en France, la cameline se distingue pourtant par des atouts originaux et prometteurs. Appartenant à la famille des brassicacées, cette crucifère rustique se caractérise par des besoins agronomiques limités et des débouchés de plus en plus attractifs, ce qui suscite un intérêt croissant chez les agriculteurs. L’un de ses principaux avantages est son cycle de culture court, compris entre 90 et 110 jours selon les variétés, qui en fait une candidate idéale pour une implantation en interculture d’été. Toutefois, quelques points de vigilance doivent être respectés pour garantir le succès de cette culture.

 

Tout mettre en œuvre pour une implantation rapide

La réussite de la cameline en interculture estivale dépend largement de sa vitesse d’implantation. Cette étape cruciale passe par une levée rapide, homogène et vigoureuse. Il convient donc de tout mettre en place pour que le cycle s’effectue le plus rapidement possible afin de permettre une récolte à une date acceptable pour ne pas avoir d’impact sur l’implantation de la culture suivante s’il s’agit d’une céréale d’automne, et pour maximiser les chances d’avoir des créneaux météo favorables à la récolte.
Pour maximiser les chances de levée précoce, il est crucial de choisir un précédent cultural adapté, permettant une récolte avant le 10 juillet, date limite pour le semis de la cameline. Les cultures les plus propices vont être le pois protéagineux ou de conserve ainsi que l’orge d’hiver. Mais attention, des rémanences d’herbicides des groupes 2 (inhibiteur d’ALS1  type metsulfuron, mésofulfuron, pyroxsulame etc..) et groupe 14 (inhibiteur de la PPO²  type bifenox) qui auraient été appliqués au printemps sur la culture principale, particulièrement en conditions sèches et de faible travail du sol, peuvent impacter la levée.

Après une orge d’hiver qui aura été fauchée la plus haute possible (25 – 30 cm), il est recommandé de retirer les pailles. Elles risquent de consommer de l’azote pour se dégrader et de gêner la qualité du semis (contact graine-sol).  Les menues pailles doivent être bien réparties. Le semis doit être réalisé le plus proche possible après la récolte du précédent, idéalement dans les 24 à 48 heures suivantes, pour profiter de l'humidité du sol encore présente. Toujours dans un souci de préservation de l’humidité résiduelle, le semis direct avec un semoir à dent est à privilégier en positionnant les graines à 3 cm de profondeur. 
Pour atteindre une densité optimale de 200 à 250 pieds/m², on devra semer environ 8 kg/ha de cameline. Cette recommandation tient compte des variations des poids de 1000 graines, qui peuvent aller de 0,9 à 1,5 gramme selon les variétés, tout en prenant en considération le taux de levée pénalisé par les conditions climatiques à cette période, ainsi que les phénomènes d’auto-compétition propres à cette plante. L'écartement entre les rangs devra être compris entre 12,5 et 15 centimètres.

1 ALS : acétolactate synthase
2 PPO : protoporphyrinogène oxydase

 

Eau et azote pour un démarrage rapide de la culture

À cette période de l'année, entre fin juin et début juillet, les précipitations significatives nécessaires à la germination des graines peuvent être aléatoires. Dans ce contexte, l'irrigation apparaît comme un levier pour garantir une levée rapide sans perte de temps. Un apport d'eau de l'ordre de 10 à 20 millimètres après le semis est suffisant. Néanmoins, à part dans le Sud Est de la France, on peut espérer à cette période un épisode pluvieux. Toujours dans l'optique de favoriser un bon départ de la culture, il est recommandé d'apporter 40 unités d'azote après une orge d’hiver, mais aucun apport n’est nécessaire en précédent pois. Aucun autre apport en azote ne sera nécessaire pendant la phase de végétation.

 

Privilégier une parcelle exempte d’adventices

Si la cameline est bien implantée, c’est une culture qui concurrence les adventices. Pour maximiser ses chances de succès, il est recommandé de disposer d'une parcelle propre au moment du semis et de gérer efficacement les repousses d'orge par la suite. En ce qui concerne la lutte contre les dicotylédones, les options chimiques sont limitées. 
 

Erreurs à éviter :

  • Manque de réactivité pour semer la cameline après la récolte du précédent 
  • Semis trop tardif (après le 10 juillet)
  • Travail du sol trop profond si déchaumage (> 3 cm)
  • Mauvais contact graine – terre (gestion des pailles)
  • Semis sur des sols infestés d’adventices et/ou repousse du précédent
  • Mauvais contrôle des repousses de céréales
  • Impasse de fertilisation azotée derrière céréales

 

Précédent pois d’hiver : une opportunité à saisir

  • Récolté tôt et apportant tout l’azote nécessaire à la cameline (aucune fertilisation sur la cameline), le pois d’hiver est un précédent particulièrement favorable à la cameline en dérobée
  • Vigilance en cas de traitement herbicide au printemps à base d’Imazamox et d’Aclonifen

 

Pour en savoir plus : télécharger le guide cameline ici