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Agriculture durable : Terres Inovia participe au travail de recommandations des politiques européennes agricoles

08 déc. 2022

Terres Inovia fait partie des acteurs qui sont écoutés pour élaborer les prochaines politiques agricoles européennes. Elles sont animées par un leitmotiv : une agriculture plus durable.

Pour y travailler, l’institut a participé à un atelier de travail, le 22 novembre dernier, à Bruxelles de « Plants for the future », une plateforme multipartite représentant le secteur végétal, de la recherche fondamentale à la production et à la distribution des cultures. Elle rassemble ainsi les parties prenantes du secteur afin de proposer une orientation stratégique et des recommandations de recherche et d'innovation pour les décideurs politiques européens, mais aussi les financeurs de la recherche, des praticiens et des innovateurs tout au long des chaînes de valeur agricoles.

Les légumineuses à graines : un levier pour introduire plus de durabilité

Terres Inovia a été invité car le groupe de travail « agriculture durable » souhaite en particulier faire des recommandations pour favoriser l’émergence des légumineuses à graines dans l’agriculture européenne.

David Gouache, directeur adjoint de l’institut, a présenté les leviers pour développer davantage les protéines végétales en Europe. L'enjeu de souveraineté concerne celui des cultures à moyenne-haute teneur en protéines, et donc les oléagineux et les légumineuses.

La présentation a eu pour objectif de montrer le contraste entre la réussite des oléagineux et l’échec des légumineuses, au sein de l’agriculture européenne : cette comparaison permet de mettre en lumière les points clés pour réussir à intégrer les légumineuses au niveau nécessaire.

En effet, « la culture de légumineuses à graines dans l’Union européenne doit être multipliée par 6 à 8 pour atteindre un bon équilibre agronomique. En France, il s’agirait juste de convertir 5 % des céréales et du maïs en légumineuses à graines : ce n'est pas une révolution, juste une évolution. Ce faisant 20 à 25 % de la stagnation des rendements céréaliers peut être expliquée, et donc corrigée, en partie, par le retour de légumineuses dans les précédents », souligne David Gouache.

De plus, en matière d’agriculture durable, les légumineuses à graines constituent un formidable levier : « c’est la clé pour atténuer le changement climatique de manière certaine en limitant les émissions de N2O provenant des engrais azotés synthétique », renchérit le directeur adjoint de l’institut.

Prix, investissement industriel et innovation

Le développement réussi des oléagineux en France, et par contraste les difficultés des légumineuses, illustre les conditions à rassembler. Les oléagineux ont émergé grâce à un investissement industriel important et avec une volonté de partage des risques qui s’est traduite - et se traduit encore- par des prix favorables pour les graines françaises.

Si l’investissement industriel sur les légumineuses commence à décoller, le sujet des prix reste aujourd’hui un facteur de blocage, qui a été souligné notamment par le représentant du Copa  au sein du groupe de travail. L’innovation variétale, avec l’avènement des colzas hybrides, est aussi un des facteurs qui a contribué à l’installation définitive du colza dans le paysage européen.

Or, en matière de légumineuses les investissements en innovation sont limités, du fait de la faible taille de ces marchés. Bien que des programmes de financement de plus en plus nombreux existent, il a aussi été rappelé que les dispositions réglementaires, en particulier sur les produits phytosanitaires, remettaient régulièrement en cause tout le travail réalisé par ailleurs sur ces espèces : « il faut briser le cercle vicieux actuel et adopter, dans la politique réglementaire, une vision systémique en termes d'évaluation des risques liés aux produits phytosanitaires, en tenant mieux compte des bénéfices associés au maintien d’espèces de diversification, en particulier légumineuses, dans les assolements. L'innovation pour les légumineuses doit être protégée et stimulée, et non contrecarrée par des réglementations », a conclu David Gouache.

En plus de cette intervention pour Plants for the future, Terres Inovia, était également présent, grâce à Etienne Pilorgé, chargé de mission des partenariats institutionnels et internationaux,  à un autre atelier de travail organisé par SusCrop, un réseau européen d’équipes de recherche engagées dans l’agriculture durable. Ce réseau, qui réunit des acteurs de programmes nationaux et régionaux de R&D&I (recherche, développement et investissement) des Etats membres de l’Union européenne, œuvre pour renforcer la coordination des programmes de recherche dans le domaine de la production végétale durable. Son prochain colloque de travail sera organisé les 7 et 8 février 2023, en Belgique.

 

https://www.plantetp.eu/

https://www.suscrop.eu/​​​​​​​

 

 

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