Verticillium du tournesol : nuisibilité de la maladie
Verticillium du tournesol : nuisibilité de la maladie
Le verticillium est un champignon du sol, à l’origine de symptômes de dessèchement/flétrissement sur de nombreuses cultures. Il attaque le tournesol par son système racinaire et la colonisation du système vasculaire des plantes est à l’origine des symptômes observés : plages de nécrose entourées d’un halo jaune entre les nervures, commençant sur les feuilles du bas, pouvant conduire au dessèchement complet de celle-ci lorsque tous les étages foliaires sont touchés.
Observé régulièrement et de manière de plus en plus fréquente et grave depuis les années 2010 dans le Sud-Ouest, il s’est peu à peu aussi révélé en régions Poitou-Charentes et Centre (carte de la situation en 2020), probablement à la faveur de l’utilisation de variétés sensibles. Ce développement significatif est à l’origine de pertes de rendement importantes, mais aussi d’un maintien de l’inoculum sur le long terme dans les parcelles touchées.
La nuisibilité de la maladie, étudiée en Argentine où cette maladie est endémique, s’explique par l’importance des symptômes sur feuilles : les nécroses accélèrent la sénescence des feuilles par la diminution de la photosynthèse et de l’interception du rayonnement ; la durée de fonctionnement de la surface foliaire des plantes est donc réduite, affectant le remplissage des grains après la floraison.
En France, une étude menée par Terres Inovia, le GEVES et six semenciers sur une gamme de onze variétés représentant une large gamme de comportement face à la maladie (de S à TPS) a permis d’évaluer la nuisibilité de la maladie. Celle-ci est liée à la présence de symptômes sur la quasi-totalité des feuilles de la plante. Pour chaque tranche de 10% de plantes très atteintes dans une parcelle, les pertes sont évaluées à 2 q/ha et 0,3 point de teneur en huile.
Ainsi, dans une parcelle présentant 30% de pieds avec des symptômes sur feuilles montant presque en haut (maximum 5 dernières feuilles saines), la perte atteint 6 q/ha et presque 1 point de teneur en huile.
Cette étude a également permis de montrer que cette nuisibilité apparaît identique quel que soit le comportement de la variété (S, MS, PS, TPS).