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COLZA D'HIVER

Pucerons : vigilance accrue si la variété n’est pas résistante à la jaunisse

Article rédigé par
  • Laurent RUCK (l.ruck@terresinovia.fr)
Pucerons : vigilance accrue si la variété n’est pas résistante à la jaunisse
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    Modifié le : 23 oct. 2023

    Biologie

    Le puceron vert, le puceron cendré du chou et le puceron du navet peuvent coloniser le colza à l'automne. Les dégâts directs dus à la présence de ces insectes dans les cultures restent exceptionnels. Ces trois pucerons peuvent cependant transmettre des viroses, essentiellement, deux mosaïques (CaMV et TuMV) et une jaunisse (TuYV).

    Puceron vertPuceron cendré du chou Puceron du navet

     

    1. Puceron vert (fréquent, nuisible) 2. Puceron cendré du chou (fréquent, peu nuisible) 3. Puceron du navet (peu fréquent, peu nuisible)

    3 pucerons, 3 viroses

    Le puceron vert, le puceron cendré du chou et le puceron du navet peuvent coloniser le colza à l'automne.  Si les dégâts directs avec des pertes de pieds restent exceptionnels, les trois pucerons sont redoutés pour leur capacité à transmettre des viroses, essentiellement, deux mosaïques (CaMV et TuMV) et une jaunisse (TuYV).

    Le puceron vert est le plus redouté car il se disperse et peut coloniser de nombreuses plantes, et transmettre les 3 virus. Le puceron cendré du chou et le puceron du navet peuvent transmettre les mosaïques. 

    Le virus de la jaunisse du navet (acronyme anglais : TuYV) est transmis principalement par le puceron vert - c’est la virose la plus fréquente. Le léger symptôme de jaunissement internervaire peut passer inaperçu à l’automne en l’absence de comparaison avec un témoin sain.

    La nuisibilité de la jaunisse du navet est évaluée indirectement via la lutte contre les pucerons vecteurs. L’application d’un insecticide permettant d’éliminer les pucerons colonisant la parcelle permet un gain moyen de 2,5 quintaux par hectare (synthèse de 15 essais) mais elle peut être plus importante allant jusqu’à 8-10 q/ha lors d’importants vols de pucerons virulifères.

    Le virus de la mosaïque du chou-fleur (CaMV) et le virus de la mosaïque du navet (TuMV) sont transmis par les trois pucerons. Les symptômes des mosaïques peuvent être violents : perturbations en montaison, tiges déformées mais aussi décolorations, rougissement et avortement des siliques. La nuisibilité de ces mosaïques est importante mais heureusement elles sont moins fréquentes.

    Stade sensible Observation Seuil
    Jusqu'au stade 6 feuilles inclus ou 6 semaines de végétation

    Observer minutieusement la face inférieure de l'ensemble des feuilles du colza.

    20% de pieds atteint

     

    Un seul insecticide est efficace contre le puceron vert du colza.

    Aujourd’hui seul TEPPEKI® à base de flonicamide (seconds noms commerciaux AFINTO, HINODE), est efficace sur puceron vert. Afin de régulariser et d’améliorer sa persistance, il est recommandé d’ajouter un adjuvant homologué bouillie insecticide.     

    En effet, ce puceron vert présente des résistances aux autres solutions disponibles : résistance de cible aux pyréthrinoïdes liée à la mutation  KDR ou SKDR mais aussi résistance  de cible au pirimicarbe liée à la mutation  MACE ;  un autre mécanisme de résistance dit métabolique est également connu pour ce puceron et il peut induire une résistance à un large spectre d’insecticide comme les pyréthrinoïdes ou  le pirimicarbe Le puceron cendré et le puceron du navet sont toujours sensibles aux pyréthrinoïdes et pirimicarbe.

     

    Que faire en présence de pucerons ?

    La sensibilité du colza aux viroses est maximale jusqu'au stade 6 feuilles inclus. Lorsqu’une solution de protection est disponible et efficace, le seuil d'intervention est de 20% des pieds porteurs de pucerons (toutes espèces confondues).

    En présence de puceron vert, si la variété de colza est résistante à la jaunisse (TuYV) ou si le colza a dépassé le stade 6 feuilles à l’arrivée des pucerons, le risque de jaunisse est faible et la protection efficace dans nos essais n’est pratiquement jamais rentable économiquement. Toutefois, elle peut l’être dans des cas exceptionnels de très forte présence de pucerons avec des dégâts directs (perte de pieds…).

    Dans les autres cas (colzas inférieurs à 6 feuilles) :

    • si les pucerons sont déjà présents depuis plusieurs semaines les viroses ont probablement déjà été transmises.

    • si les pucerons sont installés depuis peu, il faut utiliser TEPPEKI. En effet l’utilisation d’insecticides à base de pyréthrinoïde seul ou associé à du pirimicarbe (type MAVRIK JET, KARATE K) peuvent être contre-productifs épargnant les pucerons résistants et réduisant la régulation naturelle par les auxiliaires. De plus ces applications spécifiques exerceront une pression de sélection supplémentaire sur les grosses altises et les charançons du bourgeon terminal.

     

     
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