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Préparation de campagne

Interculture après colza : gérer les repousses et les adventices

Article rédigé par
  • Aurore BAILLET
Interculture après colza : gérer les repousses et les adventices
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    Modifié le : 04 févr. 2019

    Favoriser les repousses

    Les repousses de colza sont une interculture bon marché et très efficace pour piéger les nitrates. L’absence de travail du sol ou un déchaumage superficiel aussitôt la récolte favorisent la levée des graines de colza tombées au sol.

    Laisser les repousses en place environ 1 mois pour limiter les risques de pertes de nitrates. Au bout d’un mois, les repousses peuvent piéger entre 10 et plus de 100 unités d’azote. Au-delà d’un mois, le piégeage supplémentaire d’azote est relativement faible, sauf dans les situations particulièrement riches.

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    Légende illustration : Favoriser les repousses de colza permet d’abaisser la quantité d’azote lessivé pendant l’hiver d’environ 50% (extrait Oleoscope n°76 – juin 2004)

    Détruire les repousses en fonction des risques 

    La stratégie de destruction des repousses de colza doit respecter la réglementation en vigueur dans votre région et prendre en compte le contexte parcellaire.

    Préserver les nouveaux colzas des ravageurs 

    La destruction des repousses doit idéalement intervenir avant la levée des nouveaux colzas des parcelles voisines, ou plus tardivement lorsque les nouveaux colzas des parcelles voisines ont atteint un stade de développement suffisant (2-4 feuilles). On évite ainsi les risques de migration des altises ou des pucerons vers des colzas sensibles. 

    Eviter les CIPAN crucifères dans les parcelles touchées par la hernie 

    Pour limiter les risques sanitaires, il est déconseillé d’introduire des CIPAN à base de crucifères dans les rotations avec colza ou de maintenir des repousses de colza après récolte. Toutefois toutes les CIPAN crucifères ne se valent pas : les moutardes, sur la base de travaux allemands, favoriseraient la hernie alors que les radis fourragers seraient plutôt défavorables et donc à privilégier.

     ​​​​​​​Présence de hernie des crucifères sur les racines de repousses de colza et de moutardes en interculture (repousses de colza : cercle jaune ; moutarde CIPAN : cercle vert) 

    Détruire les chaumes et les repousses de colza en cas de nématodes sur betteraves  

    Le colza est un hôte de substitution pour le nématode de la betterave Heterodera schachtii. Celui-ci n'est pas ou peu nuisible pour le colza, mais profite des températures élevées du mois d’août, après la récolte du colza, pour se multiplier sur les pivots encore verts et sur les repousses.

    La seule destruction des chaumes vertes après la récolte permet de réduire le niveau de multiplication mais il faut y associer la destruction régulière des repousses toutes les 2 à 3 semaines (dans le Nord-est de la France, 265°C jour base 8°C à 10 cm de profondeur de sol) pour réduire le risque de multiplication de ce nématode. 

    Favoriser les repousses de colza pour tenter de déstocker les graines d’orobanche 

    Dans les secteurs concernés par l’orobanche, il est recommandé de favoriser les repousses et de les maintenir en place au moins 1 mois afin d’abaisser le stock de graines d’orobanche. Par ailleurs, le broyage des résidus de colza, la récupération des pailles et leur transport sont à éviter car ils constituent un risque supplémentaire de dispersion de l'orobanche vers des secteurs indemnes à ce jour.

    Limiter le risque de colmatage dans les parcelles drainées en détruisant les chaumes qui repartent en végétation 

    Les repousses de colzas, détruites le plus souvent au bout d’un mois, ne semblent pas constituer un danger car dans ce laps de temps les racines ne peuvent pas atteindre la profondeur des drains (80 cm en moyenne). Le risque augmente si les repousses sont laissées en place plus longtemps ou bien si elles sont peu nombreuses et vigoureuses. 

    A contrario, les pieds de colza encore verts après récolte, qui peuvent redémarrer et émettre de nouvelles feuilles, constituent un facteur de risque supplémentaire car la croissance racinaire se poursuit dans la continuité du chevelu racinaire existant. Cela contribue potentiellement à accroitre la biomasse racinaire dans les drains. Sur les parcelles drainées, la destruction des chaumes reparties en végétation après la récolte est conseillée.

    Profiter de l’interculture colza- céréales pour gérer les graminées et les géraniums 

    Les faux semis réalisés après un colza sont particulièrement efficaces pour faire lever les géraniums et ainsi abaisser le stock semencier à l’échelle de la rotation. Un second déchaumage permet de détruire les adventices en place et favorise une deuxième levée qui pourra être détruite avant le semis de la céréale. 

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