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Diagnostiquer les maladies aériennes de la féverole à floraison

Article rédigé par
  • Anne MOUSSART (a.moussart@terresinovia.fr), Franck DUROUEIX (f.duroueix@terresinovia.fr)
Diagnostiquer les maladies aériennes de la féverole à floraison
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    Modifié le : 02 août 2022

    L’ascochytose

    ascochytose sur féverole à floraison

    Ascochytose sur feuille de féverole.

    L’ascochytose (anciennement appelée anthracnose) est causée par un champignon, Ascochyta fabae. Les premiers symptômes sont des taches plus ou moins diffuses, de couleur brun-cendré et peu nombreuses par feuille. Elles évoluent le plus souvent en ‘coulures’ au pourtour brun-noir. Le centre de ces taches devient rapidement clair avec de nombreuses ponctuations noires (les pycnides, organes de fructification). Ce centre clair se nécrose allant parfois jusqu’à trouer les feuilles. Sur les tiges, des lésions du même type mais plus allongées peuvent se développer et provoquer des cassures. La maladie apparait le plus souvent sous forme de foyers dans la parcelle. Elle est favorisée par une humidité élevée et des températures fraiches (10-15°C). En cas de forte attaque, l’ascochytose peut entraîner jusqu’à 10 q/ha de perte de rendement). Cette maladie aérienne peu fréquente est surtout observée dans le sud de la France ou en agriculture biologique.

    Ne pas confondre les symptômes d’ascochytose avec des symptômes de botrytis ou de cercosporiose.

    Dans le cas de l’ascochytose, il y a rarement plus de 2 taches sur une feuille. Celles-ci sont pourvues de pycnides (points noirs).

    Dans le cas du botrytis, le feuillage est couvert de taches beaucoup plus nombreuses qui en se regroupant vont faire de grandes plages nécrotiques dépourvues de pycnides.

    Enfin, dans le cas de la cercosporiose, les taches sont relativement grosses avec une zonation concentrique et sont dépourvues de pycnides.

     

    Le botrytis

    botrytis sur féverole à floraison botrytis sur féverole à floraison

    Botrytis sur feuille de féverole.

    Le botrytis est une maladie aérienne, provoquée par un champignon, Botrytis fabae. Les plantes atteintes présentent de très nombreuses petites taches brun-chocolat de 2 à 3 mm de diamètre qui s’accroissent pour former des taches rondes ovales bien délimitées, entourées d’un halo foncé. Ces taches évoluent, deviennent coalescentes et peuvent nécroser entièrement les feuilles, entrainant leur chute prématurée. Sur tige, des symptômes du même type mais plus allongés apparaissent. La maladie est favorisée par une humidité élevée et des températures supérieures à 20°C.

    Elle est très fréquente et est observée dans tous les bassins de production. La nuisibilité peut-être très élevée en cas de forte attaque précoce.

    Surveiller régulièrement la culture pour raisonner la protection fongicide. La lutte est souvent difficile en cas d’attaque précoce.

     

    La cercosporiose

    cercosporiose sur féverole à floraison

    Symptômes de cercosporiose

    La cercosporiose (Cercospora zonata) provoque des lésions sombres avec une zonation concentrique sans ponctuations noires. Elles apparaissent précocement à la base du couvert et évoluent généralement peu. Cette maladie est peu fréquente et peu nuisible.

     

    La rouille

    rouille sur féverole à floraison rouille sur féverole à floraison

    Rouille sur féverole.

    La rouille (Uromyces fabae) se développe sur le feuillage sous la forme de pustules brun-rouge auréolées d’un anneau plus clair. Lorsque les conditions climatiques sont favorables (temps chaud >20°C et humide) la rouille peut recouvrir, parfois très rapidement, la totalité des feuilles et parfois des tiges, provoquant un dessèchement prématuré des plantes. C’est une maladie fréquente et très préjudiciable. Elle peut entraîner jusqu’à 50 % de pertes de rendement (25 à 40 q/ha) lorsque l’attaque est précoce et importante, et qu’aucun traitement n’est réalisé.

    La rouille peut apparaitre dès le mois de mai dans le sud et à partir de fin mai dans le nord et l’ouest de la France. Surveiller régulièrement la culture pour raisonner la protection fongicide. Traiter dès l’apparition des premières pustules, et jusqu’à fin juillet, avec un produit efficace contre la rouille et en prenant en compte le délai avant récolte (DAR).

     

    Le mildiou

    milidou sur féverole à floraison milidiou sur féverole à floraison

    Mildiou sur féverole.

    En végétation, des contaminations secondaires peuvent apparaître. On observe alors des zones décolorées sur la face supérieure des feuilles et un feutrage mycélien gris-blanc sur la face inférieure. Les zones touchées finissent par se dessécher. Le mildiou se déclare essentiellement lorsque les températures sont fraîches (5-18°C) et le temps humide et couvert. Cette maladie est souvent peu nuisible. Les traitements en végétation manquent d’efficacité et ne bénéficient donc pas d’une autorisation (AMM).

    Le sclérotinia

    sclérotinia sur féverolesclérotinia sur féverole

    Sclérotinia sur féverole.

    Cette maladie est provoquée par un champignon, Sclerotinia sclerotiorum. Une pourriture vert foncé-marron se développe sur la tige, à l’intérieur de laquelle un mycélium blanc duveteux et des sclérotes noirs peuvent être observés. Les plantes flétrissent puis se dessèchent. La maladie attaque fréquemment de nombreuses autres cultures dont le tournesol et le colza, mais est très rare sur féverole. Elle s’observe le plus souvent sur quelques plantes isolées au sein de la parcelle et n’est donc pas nuisible.

     

    Virose

    Plusieurs espèces de virus peuvent infecter la féverole. Un observatoire mené en 2020 a mis en évidence la présence d’au moins 7 virus sur féverole en France :

    • le Bean Leaf Roll Virus (BLRV)
    • le Pea Enation Mosaic Virus (PEMV)
    • le Bean Yellow Mosaic Virus (BYMV)
    • le Pea Seed-borne Mosaic Virus (PSbMV)
    • le Clover Yellow Vein Virus (CIYVV
    • le Beet Western Yellow Virus (BWYV)
    • le Pea Streak Virus (PeSV)

    Le BLRV, le PEMV, le BYMV, le PSbMV  et le ClYVV ont été détectés dans 60 à 100% des parcelles. Le BYMV et le PeSV en revanche étaient beaucoup moins fréquents.

    Ces virus peuvent pour la plupart infecter plusieurs espèces de légumineuses et sont tous transmis par les pucerons. Le PSbMV peut également être transmis par la semence.

    Les symptômes occasionnés par ces virus apparaissent en foyers ou sur plantes isolées et peuvent être très variés :

    • nanisme 
    • colorations (jaunissements, rougissement)
    • mosaïques (alternance de zones de colorations différentes)
    • énations (excroissances), crispations, enroulement
    • nécroses
    • pourritures

      

    1 - Crispations, enroulement ; 2 - Crispations, mosaïques

    Le diagnostic visuel ne permet pas d’identifier avec certitude un virus, d’autant plus que plusieurs virus peuvent être présents dans une même plante. Il est donc nécessaire d’avoir recours à une méthode de diagnostic plus précise comme la sérologie. 

    La lutte contre les viroses passe par la lutte contre les pucerons (https://www.terresinovia.fr/-/ravageurs-du-pois-le-puceron-vert)

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