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Sortie hiver

Bruche : des graines perforées

Article rédigé par
  • Véronique BIARNES (v.biarnes@terresinovia.fr), Céline ROBERT (c.robert@terresinovia.fr), Laurent RUCK (l.ruck@terresinovia.fr)
Bruche : des graines perforées
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    Modifié le : 07 avr. 2022

    bruche du pois et bruche de la féverole

    Ne pas confondre la bruche de la féverole (Bruchus rufimanus) à droite avec la bruche du pois (à gauche)

    La bruche (Bruchus rufimanus) est un coléoptère de 3,5 à 5 mm de long, d’aspect trapu et dont le fémur des pattes antérieures est roux. Les élytres recouvrent presque tout l’abdomen. A ne pas confondre avec la bruche du pois (Bruchus pisorum) qui peut également se retrouver sur féverole : son fémur de la patte antérieure est noir et la bruche du pois présente une tâche blanche sur prothorax ainsi qu’une ligne oblique blanche sur élytre.

    Présente partout. Elle se développe dans toutes les zones de culture françaises.

    Des graines colonisées puis trouées. Les qualités visuelle et germinative sont altérées. Peu préjudiciable pour le rendement de la féverole, la bruche l’est davantage pour la qualité des graines. Pour le débouché alimentation humaine, le seuil de graines bruchées ne doit pas dépasser 1 à 3 % suivant les contrats. Une tolérance jusqu’à 5 % peut toutefois exister. En cas de taux élevé de graines bruchées, la qualité germinative peut être altérée, donc il faut être attentif pour le débouché semences.

     

    Cycle biologique

    La bruche présente une seule génération par an. Elle est active à partir d’une température d’environ 20°C. Les journées à plus de 25°C lui sont très favorables. L’adulte pond sur les gousses de féverole. Lorsque la larve éclot, elle pénètre directement dans la gousse sans se « balader ». Elle se développe à l’intérieur d’une graine pour donner un adulte. En cas de pression élevée, plusieurs larves peuvent cohabiter dans une même graine.
    Pour s’extraire, à la récolte ou au stockage, l’adulte perfore la graine et laisse un trou parfaitement rond. Il gagne ensuite une zone d’hivernage. Les parcelles situées près des silos semblent les plus exposées.
    La bruche, contrairement aux charançons des céréales, ne se reproduit pas dans les grains au stockage. Aucune nouvelle attaque n’est à craindre.

     

    Période d’observation

    Surveiller de la floraison jusqu’à jusqu'à fin floraison + 10 jours.

     

    Intervention au champ

    Aujourd’hui, une seule application insecticide est possible pendant la phase de risque (floraison) avec de la lambda-cyhalothrine. La lutte vise les adultes avant la ponte sur les gousses. La féverole est sensible aux attaques des bruches du stade jeune gousse 2 cm jusqu’à fin floraison +10 à 15 jours. Pour une efficacité maximale, intervenir lorsque les stades sensibles est atteint et lorsque les températures maximales journalières sont supérieures ou égales à 20°C pendant au moins 2 jours consécutifs (conditions favorables à l’activité de la bruche). Utiliser un volume de 150 à 200 l/ha pour assurer une bonne pénétration dans le couvert.

    Si les températures sont élevées pendant la floraison, il est généralement inutile de traiter, le niveau de contrôle au champ étant insuffisant pour un débouché en alimentation humaine. En revanche, si les conditions de températures sont fraîches en début de formation des gousses pendant au moins 10-15 jours, un traitement peut limiter les populations mais ne garantit pas d’atteindre le seuil requis en alimentation humaine.

    Les bruches se déplacent beaucoup et sur de grandes distances. Lutter collectivement est donc indispensable au sein d’un bassin de production destinée à l'alimentation humaine.

    Stade sensible Comment les détecter Conditions favorables Seuil
    Jeunes gousses 2 cm sur le premier étage fructifère jusqu'à fin floraison + 10 jours. Observations sur plante Temps chaud T> 20°C Présence sur la culture et T° >20°C 2 jours consécutifs

     

    Et demain ?

    La lutte avec des insecticides de la famille des pyréthrinoïdes est aujourd’hui insuffisante. La recherche de solutions alternatives de biocontrôle n’a pas été fructueuse pour l’instant.

    Sur la base de composés organiques volatils (COV) attractifs reproduisant l’odeur de fleurs ou de gousses, des solutions opérationnelles sont en cours de mise au point. Ces COV ont été mis au point par l’Inra de Versailles (Brigitte Frérot et Ene Leppik) en partenariat avec Arvalis puis Terres Inovia : AgriOdor

    La piste génétique n’est pas en reste : 2 cultivars résistants ont été identifiés par l’Inra de Dijon et des croisements sont en cours.

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