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Maturité / Récolte

Maladies du tournesol : adapter les dates de semis au niveau de risque

Article rédigé par
  • Emmanuelle MESTRIES (e.mestries@terresinovia.fr); Christophe SAUSSE (c.sausse@terresinovia.fr)
Maladies du tournesol : adapter les dates de semis au niveau de risque
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    Modifié le : 16 mars 2020

    Mildiou : retarder le semis si de fortes précipitations sont attendues car pas d’eau dans le sol au moment de la levée, pas de mildiou !

    S’il n’est pas toujours évident à mettre en œuvre, le décalage du semis peut être efficace pour lutter contre le mildiou. En effet, les contaminations primaires, qui sont les plus dommageables sont favorisées par la présence d'eau en grande quantité dans le sol au moment de la germination des semences.

    mildiou - décalage semis

    Une parcelle de tournesol en dérobé touchée par le mildiou à 80% suite un épisode très pluvieux juste après le semis.

    Les semis de tournesol ne doivent donc pas se trouver "les pieds dans l'eau". Retarder le semis de quelques jours si de fortes pluies (prévisions météo à 5 jours) sont annoncées et soigner la préparation du sol pour favoriser la circulation de l'eau (attention aux tassements et aux sols soufflés en surface). Ce décalage sera d’autant plus aisé qu’un semis précoce sera envisagé.

     

    Phomopsis : semer trop précocement peut être pénalisant dans certains cas

    Les attaques de Phomopsis sont favorisées par un développement végétatif exubérant de la culture, permettant le maintien d’une forte humidité relative dans le couvert. Dans ces conditions, la germination des spores du champignon et son installation en bordure du limbe des feuilles est facilitée.

    Implanter un tournesol dans un sol profond (ex : alluvions de vallées, terreforts, bas de coteaux, etc.) ou en sol moyennement profond avec un peuplement trop dense (> 60000 plantes/ha) ou une forte disponibilité en azote (reliquats élevés avant le semis, apport régulier de fertilisation organique) crée ainsi des conditions favorables à la maladie.

    Ces conditions sont d’autant plus favorables que le semis a lieu avant le 15 avril. En effet, en plus de l’état du couvert, la phénologie du tournesol joue : la période de réceptivité du tournesol au phomopsis, c’est-à-dire la période pendant laquelle le champignon peut s’installer facilement dans les tissus de la plante, se situe entre les stades E1 et E5, pendant la phase « bouton floral ». Selon plusieurs travaux, les semis précoces favorisent les attaques sévères alors que le décalage de la date de semis permet de limiter la coïncidence entre la période de réceptivité de la culture et la période où le risque d’attaque est élevé.

    Cet effet peut être attribué au stade phénologique de la culture au cours de la période propice aux infections : bien que les infections soient possibles tant que des feuilles vertes sont présentes, la plus forte proportion de tiges infectées est le résultat d’attaques ayant eu lieu dans les premières phases de l’apparition du bouton floral. Les semis plus tardifs permettent en général de limiter le nombre d’infections, en raison de conditions climatiques moins favorables (épisodes pluvieux moins fréquents et fréquence des jours avec températures létales pour le champignon plus élevée) coïncidant avec la réduction de la durée de la phase de réceptivité de la culture et du délai de la fermeture du couvert.

    Attention, un trop décalage de la date de semis risque de pénaliser le rendement…

    feuille de tournesol touchée par phomopsis

    Les attaques de Phomopsis sur feuille sont favorisées par un couvert exubérant

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